…Barrière rocheuse
« Retranscription » du témoignage d’un migrant entendu quelque part à la radio…
Paysage vaste et blanc.
Parsemés, quelques arbres patientent immobiles ainsi qu’une barrière rocheuse tout en nuance de gris.
Le soleil est encore haut faisant semblant de réchauffer les âmes silencieuses qui se frayent lentement un passage dans le blanc neige.
Les deux corps inhalent l’air glacial qui cristallise les bronchioles et transforme les poumons en vastes steppes hostiles.
Sans penser, essayer d’extraire un pied puis l’autre du corps de l’ogre.
La lumière aveuglante, promet de se faire discrète dans quelques heures seulement.
Les membres se raidissent, l’ivresse emménage dans leurs esprits.
Abou dit : -Je ne peux plus, je vais rester là. Toi, continue. Avance sans jamais te retourner, devient panthère des neiges. Passe le col et libère nous. Mon corps se transforme en pierre, ici je serai éternel.
Le second comme le premier, noir d’ébène continu.
Laisse couler les larmes de glace sur ton visage de fauve.
Passe de l’autre côté de la montagne…
Abou, lui, ira bien plus loin encore, dans un fracas tonitruant pénètre un univers empli de couleur, là où des milliers de machines mécaniques jouent de savoureuses mélodies, jusqu’à la fin des temps.