…Orée
Le jour d’avant elle dansait pour oublier.
L’instant d’après elle passe la porte pour se promener dans la tempête de neige.
Elle lance aux gens du dedans : «Je reviens, je vais à l’orée du bois… »
L’enfant dit : « Je peux venir avec toi à l’orée du bois ? »
La douceur de sa voix calme soudain ses violences intérieures.
Répondre.
« Bien sûr ! »
Puis ils s’en vont…Traversent la prairie inclinée, dans des milliers de mille milliards de flocons tourbillonnants.
L’enfant : « sommes nous à l’orée ? »
Elle : « Non l’orée est au bout du champ. Quand l’herbe se transforme en
arbres. C’est au début de la forêt. Avant de rentrer dans son calme…Tu vois cet
arbre couché, mort ? Allons jusqu’à lui… »
L’enfant vêtu d’un manteau rouge la devance en courant de ses petits pieds.
Arrivé à l’arbre il dit : « On dirait une grande cage thoracique, comme celle
d’un dinosaure… »
Elle pense qu’il a raison.
Il continuent à marcher dans la montée.
Elle lui présente alors l’orée située précisément entre le squelette et la réunion des grands sapins.
Ils pénètrent ensuite dans la forêt.
Mangent des flocons qui leur tombent dans les mains, quelques minutes.
Silence.
L’enfant : « on retourne ? »
Elle : « Oui on retourne. »
Ils redescendent, quittent la forêt, passent l’orée, traversent la prairie.
La nature est immense et enneigée.
Elle observe le ciel maculé d’une horde de papillons blancs.
Elle sourit d’une quiétude soudaine et enchanteresse.
Les montagnes tout autour sont des mères rassurantes, solides et enivrantes,
elles la portent et la bercent, apaisent ses quelques chaos, pour un instant.